Avec notre correspondant à Varsovie, Damien Simonart
A la sortie du métro dans le centre de Varsovie, des dizaines de Polonaises signent la pétition lancée la veille par le mouvement Grève des femmes. Elle est composée de 11 postulats parmi lesquels le droit à une éducation sexuelle et à la contraception. Dorota, 35 ans, a signé sans hésiter. « Je voudrais être mère mais j’ai peur ! J’ai peur que si moi ou mon enfant avons besoin d’aide en cas de complication pendant la grossesse, nous ne la recevions pas », témoigne-t-elle.
En ce nouveau lundi noir, pas de manifestation géante mais des dizaines de rassemblements plus petits à travers le pays et des actions ciblées. A Varsovie, un groupe de féministes a manifesté successivement devant cinq églises pour réclamer un état laïc. Parmi elles, Agnieszka, mère de deux enfants : « Je voudrais dire à l’Eglise qu’elle n’a pas le droit de décider du sort des femmes parce que ce n’est pas sa vocation. Elle devrait veiller à ce que les femmes aient la vie plus facile dans ce pays, qu’elles se sentent libres et estimées mais ce n’est pas le cas aujourd’hui. »
Malgré le rejet du texte sur l’interdiction quasi totale de l’avortement, le pouvoir polonais et l’Eglise prônent un durcissement de la loi actuelle. Le combat des Polonaises est loin d’être gagné.