Il était un peu plus de 8h00 à Tokyo (23h00 TU) quand la livre a brutalement décroché de plus de 6% pour atteindre son plus bas niveau en 31 ans face au dollar. Certes, la livre était déjà sous forte pression depuis l'annonce dimanche par Theresa May du lancement d'ici fin mars de la procédure de sortie de l'Union européenne. Mais ce qui s'est passé était insensé, de l'avis même des analystes interrogés par l'agence Bloomberg.
Les courtiers perplexes évoquent des raisons techniques, une série d'ordres automatiques donnés simultanément sur les marchés. D'autres avancent la possibilité d'un fat finger, « un gros doigt », comprendre la maladresse involontaire d'un seul homme.
Et il y a eu également les déclarations hier de François Hollande qui a plaidé à Paris pour la « fermeté » face à Londres dans les futures négociations. « Il faut qu'il y ait une menace, il faut qu'il y ait un risque, il faut qu'il y ait un prix », a lancé le président français. Des déclarations qui ont pu jouer un rôle déclencheur.
Raison technique ou non, cette chute de la livre en dit long sur l'inquiétude des milieux d'affaires britanniques, qui redoutent de perdre l'accès au marché unique.