Avec notre envoyé spécial à Strasbourg, Tudor Tépénéag
Après avoir écouté les eurodéputés, le vice-président de la Commission Frans Timmermans a dit que l’Union ne pourrait pas survivre à une immigration de masse incontrôlée, mais qu’elle ne peut pas non plus abandonner ses principes fondamentaux en refusant d’accorder la protection à des gens qui fuient les atrocités comme c’est le cas par exemple en Syrie.
Mais les migrants ne sont pas seulement des réfugiés syriens et des eurodéputés comme le conservateur français Alain Lamassoure ont proposé aussi d’autres pistes. « Sur la politique migratoire, l’essentiel reste à faire. L’accord passé avec la Turquie est efficace, mais il ne porte que sur les réfugiés syriens et entretemps le flux venu d’Afrique par la Libye a repris de plus belle. Désormais, ces migrants viennent d’Afrique de l’Ouest qui est globalement en paix et non plus de pays en guerre comme la Somalie ou le Soudan. On pourra alors commencer de concevoir une politique commune pour les migrants économiques fondée sur des quotas par pays d’origine et par pays d’accueil. »
Frans Timmermans a toutefois souligné qu’il fallait d’abord que tous les pays membres de l’Union appliquent la politique commune en respectant les accords conclus pour une meilleure protection des frontières, mais aussi pour la répartition des migrants qui se trouvent déjà sur le territoire de l’Union.
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Appel à une défense européenne
La guerre en Syrie et les victimes des bombardements à Alep ont également été au coeur des préoccupations. Beaucoup de parlementaires ont demandé aux instances européennes de prendre leurs responsabilités sur le plan diplomatique, et d'agir sans plus tarder. « Cette assemblée doit condamner avec force les attaques infâmes contre les civils. L’Union européenne, ensemble avec les Nations unies, doit mettre au point tous les instruments nécessaires pour empêcher ce massacre, pour obtenir un cessez-le-feu et la reprise des négociations. Et on doit le faire maintenant. Quand les lumières s’éteindront dans ce Parlement et que nous allons tranquillement rentrer pour dîner ou pour dormir, les bombardements continueront encore », a déclaré l'eurodéputé italien Gianni Pitella, chef des Socialistes et Démocrates.
Beaucoup de critiques ont visé la Russie, jusqu'à des appels à sanctionner Moscou. Le chef de file des libéraux, Guy Verhofstadt, a quant à lui demandé la construction d'une véritable défense européenne : « Et la dernière leçon à tirer : commençons à construire notre propre défense et à développer nos propres moyens militaires, car ce sera la seule façon, dans les années à venir, d’assurer la sécurité dans notre voisinage. »