« C’est seulement lorsque les réfugiés afghans ont commencé à arriver en Europe avec d’autres réfugiés que la communauté internationale s’est soudainement souvenue de leur existence ». C’est ce que disait en juin dernier le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés Filippo Grandi.
La migration des Afghans est pourtant ancienne, provoquée à la fin des années 1970 par le coup d’Etat communiste, puis l’invasion de l’Armée rouge, la guerre civile. Entre 2002 et 2008 lorsque le régime des talibans est tombé des millions d’Afghans sont rentrés chez eux pour reconstruire leur pays.
A (RE)ECOUTER → Insurrections, corruption et pauvreté jettent les Afghans sur les routes de l’exil
Mais cette reconstruction tarde, et les violences ont augmenté depuis le départ de l'essentiel de la force internationale fin 2014, ce qui a à nouveau jeté sur les routes des centaines de milliers d’Afghans.
Leurs voisins (Iran, Pakistan) ne les acceptent plus, ils tentent donc d’aller en Europe : entre janvier et décembre 2015, 200 000 Afghans ont demandé l’asile à un pays de l’UE, six fois plus qu’en 2014.
Selon la presse britannique, l’Union européenne aurait prévu de forcer Kaboul à accepter le retour de 80 000 migrants en menaçant de réduire ses aides. Mais encore faut-il pouvoir absorber ce retour : malgré la guerre, l’Afghanistan est un pays en pleine poussée démographique, et 400 000 jeunes afghans arriveraient déjà chaque année sur un marché du travail encore plus mal en point depuis le départ de la majeure partie des Occidentaux.
A (RE)LIRE → Afghanistan: il y a 20 ans, les talibans prenaient Kaboul