Avec notre correspondante à Bruxelles, Laxmi Lota
Un chagrin d'amour et Facebook : voilà ce qui a conduit Laura Passoni, originaire de la commune de Charleroi, à partir en Syrie avec son fils de 4 ans en mars 2014, pour y rejoindre son nouveau mari, rencontré sur le réseau social.
Des vidéos de propagande la font rêver. « Le recruteur m'a vendu du rêve. Des fausses images qui font rêver. Par exemple, des femmes au marché, solidaires. La foire avec les enfants, les enfants qui vont à l'école. Je voulais aider le peuple syrien, je voulais être infirmière. Et je pensais que là-bas, c'était vraiment pour les aider et que les jihadistes étaient des héros. Donc je me suis dit, après ma rupture, je vais reprendre ma vie à zéro là-bas. »
Très vite, la jeune femme, enceinte d'un deuxième enfant, déchante et appelle ses parents pour l'aider à rentrer en Belgique. « Tout ce qu'il m'avait promis, c'était faux. Et puis, je ne voulais pas que mon fils devienne terroriste, je ne voulais pas qu'il fasse un attentat suicide. Et puis il y a aussi moi, ma liberté, l'hygiène. On meurt de faim, je ne pouvais pas sortir quand je voulais. On était vraiment libre qu'à procréer, à se taire. Ce n'était pas la vie que je voulais. »
Laura Passoni a passé neuf mois en Syrie. En mars dernier, elle a été condamnée à cinq ans de prison avec sursis par la justice belge et pense que l'on peut se déradicaliser. Elle témoigne aujourd'hui à visage découvert et espère dissuader grâce à son livre d'autres candidates au départ.