Allemagne: la Deutsche Bank dans la tourmente, son patron réagit

En Allemagne, les milieux financiers sont inquiets après l’annonce de l’amende record exigée par les autorités américaines contre la Deutsche Bank pour ses pratiques durant la crise des crédits hypothécaires à risques (subprimes). Dans une interview parue ce mercredi 28 septembre 2016 dans le journal Bild, son patron John Cryan s’est voulu rassurant.

Dans cette interview, le patron de la première banque allemande, le Britannique John Cryan, fait savoir qu’il n’a pas besoin d’aides de l’Etat allemand et écarte l’hypothèse d’une augmentation de capital, sous entendant que la banque dispose de liquidités suffisantes.La justice américaine pourrait, en effet, réclamer à Deutsche Bank,jusqu'à 14 milliards de dollars, pour solder un ancien litige aux Etats-Unis, lié à la crise financière des subprimes. Cette annonce a eu pour effet de faire chuter l’action en bourse, à des niveaux jamais atteints dans son histoire. En début de semaine, l’action qui avait dépassé 100 euros en 2007, est tombée à 10,5 euros. C’est-dire le niveau d’inquiétude des marchés.

8 000 litiges judiciaires

Deutsche Bank gère près 2 000 milliards d’euros d’actifs, soit la moitié du PIB allemand. Une perte de confiance dans l’établissement bancaire aurait des répercussions financières sur toute la zone euro. Pour son PDG, pas question de payer cette amende dans la totalité. La banque a déjà provisionné 5,5 milliards d’euros pour financer les 8 000 litiges judiciaires en cours dans le monde. Sans compter que le groupe financier a lancé, en 2015, un vaste plan de restructuration qui prévoit la fermeture de quelque 200 filiales en Allemagne d’ici 2020 et la suppression de près de 9 000 postes dans le monde.

« Too big to fail »

Compte tenu de la situation actuelle, l’argent risque de manquer rapidement. D’où les craintes d’une augmentation de capital et d’une prise de participation de l’Etat allemand. C’est la fameuse règle du « Too big to fail ». Plus une banque est grosse, plus il est difficile de la laisser tomber, car quand elle fait faillite cela fait beaucoup de dégâts financiers sur l’économie du pays, voire l’ensemble de l’économie européenne. La chancelière allemande Angela Merkel ne pourra pas, donc, définitivement se désintéresser du cas de la Deutsche Bank.

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