Serbes de Bosnie: référendum controversé sur la date de la fête nationale

La Bosnie-Herzégovine est-elle à nouveau menacée d’éclatement ? Le référendum serbe ravive toutes les tensions, 21 ans après la fin de la guerre. 

Avec notre correspondant à Banja LukaJean-Arnault Dérens

C’est le jour de tous les dangers. Le référendum organisé ce dimanche en Republika Srpska porte sur un prétexte d’apparence anodine, le maintien du 9 janvier comme jour de la fête nationale de « l’entité serbe » d’une Bosnie-Herzégovine toujours divisée. Mais la Cour suprême de Sarajevo a jugé que la consultation était anticonstitutionnelle, une entité ne pouvant pas avoir de « fête nationale ».

Le Haut représentant international en Bosnie-Herzégovine, chargé de veiller à l’application des accords de paix, a également condamné l’initiative, mais sans pouvoir l’empêcher.

Milorad Dodik, le président de la Republika Srpska est bien décidé à tenter l’épreuve de force, d’autant qu’il se sait fort du soutien de Moscou.

Ces derniers jours, les provocations n’ont cessé de se multiplier, certains parlant même à Sarajevo d’une bien improbable action militaire pour réduire la Republika Srpska, tandis que Milorad Dodik relançait, en retour, la menace d’une sécession de l’entité, qui ferait éclater la Bosnie. Si les conséquences du référendum sont encore difficiles à imaginer, celui-ci a au moins relancé toutes les rhétoriques nationalistes et guerrières que l’on croyait appartenir au passé.

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