Albanie et Macédoine se disputent Mère Teresa

Quand le pape canonisera dimanche Mère Teresa, l'héroïne des misérables de Calcutta, l'heure sera à la fierté en Albanie et en Macédoine, deux pays voisins des Balkans qui se disputent âprement la mémoire de la religieuse. Une bataille derrière laquelle se dissimulent mal des rivalités ethniques et identitaires entre Albanais et Slaves de cette région où est née Mère Teresa.

Mère Teresa est née Agnes Gonxha Bojaxhiu, le 26 août 1910 à Üsküb, cité multiculturelle de l'Empire ottoman qui deviendra plus tard Skopje, aujourd'hui la capitale de la Macédoine. Mais elle était de toute façon albanaise, sa famille venant du Kosovo. Du coup, et l'Albanie et la Macacédoine se disputent celle qui sera officiellement sainte ce dimanche 4 septembre.

Et pour compliquer encore plus les choses, son père, mort alors qu'elle était enfant, pour les Albanais, est indiscutablement des leurs ; en Macédoine, certains affirment qu'il était Valaque, un peuple slave orthodoxe des Balkans. Pour les uns, certes, « Mère Teresa est née à Skopje, mais ne s'est jamais désignée comme Macédonienne. » Les Macédoniens eux préfèrent se référer à l'endroit où elle a vu le jour : « Nous la désignons comme une "Skopjanka". »

Pays majoritairement musulman, l'Albanie a donné son nom à son aéroport international, au plus grand hôpital du pays, à une place de Tirana. Une statue de la religieuse domine le lac Ohrid, qui sépare le pays de la Macédoine, à quelques encablures du poste-frontière entre les deux pays.

En Macédoine, pays majoritairement orthodoxe où vit une forte minorité albanaise, une autoroute et un hôpital portent le nom de la missionnaire, tandis que le site de Skopje où elle a été baptisée est devenu la Mother Teresa Memorial House, visité par environ 500 personnes par jour.

→ Réécouter : Mère Teresa va devenir une sainte: pourquoi ?

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