Avec notre envoyée spéciale à Arquata del Tronto, Domitille Piron
C’est en contrebas d’Arquata del Tronto que s’est organisé le campement. Ici, plus de 200 personnes sont accueillies, beaucoup de rescapés viennent de Pescara del Tronto, le village voisin qui a été entièrement détruit.
On voit des visages de désarroi, mais tout le monde est plutôt calme. Le campement d’accueil est assez bien organisé. Sur le terrain de football se répartissent une trentaine de tentes bleues où y sont installées les familles. Un stand offre de quoi boire et manger et sur le terrain de basket, une cuisine mobile dans un camion est en train d’être installée dans une grande tente pour faire office de cantine. Les douches viennent également d’arriver et des toilettes ont été installées.
Les enfants courent et s’amusent dans les allées entre les tentes, les personnes âgées jouent aux cartes, des religieux sont là pour accompagner les rescapés ainsi que des docteurs et des psychologues.
Ce camp d’accueil d’urgence est situé dans la partie basse d’Arquata del Tronto et en hauteur en face se dresse un triste panorama : les montagnes et la partie haute du village détruite par le séisme et un immeuble éventré et la tour d’une église très abîmée.
Les derniers espoirs des secours
C’est à Arquata del Tronto également que se trouve le quartier général des secouristes pour la région des Marches. Ils sont chargés de récupérer les corps, sécuriser les immeubles et accompagner les sinistrés dans ce qui leur reste de leur maison pour tenter de récupérer quelques affaires personnelles.
Cela fait quatre jours maintenant que le séisme a secoué la région et le nombre de morts augmente toujours alors que le nombre de personnes sauvées stagne malgré la course contre la montre.
Les images de la petite Giorgia sortie vivante des décombres après 15 heures de travail des secouristes ont ému encore toute l'Italie, une lueur d'espoir alors que le bilan s'alourdit d'heure en heure. La petite de 4 ans fait partie des 238 personnes sauvées sous les décombres après le séisme. Les recherches continuent, mais les jours passent, et les chiens n'entendent plus la moindre respiration sous les décombres.
« Après toutes les recherches et d'après nos informations, on ne pense pas retrouver d'autres victimes vivantes. Mais comme c'est un endroit très touristique, il pourrait y avoir aussi d'autres personnes dont on ignorait la présence. Mais je ne peux pas le dire à 100%, vous savez on est sûrs de rien. Mais je crois qu'on a récupéré toutes les personnes qu'il était possible de sauver », affirme Mauro Bebini, le porte-parole des pompiers à Arquata del Tronto,
Plus d'espoir de sauvetage donc, mais les secouristes continuent de travailler avec la plus grande précaution pour ne pas abîmer les corps. « Si on n'est pas sûr qu'il y ai un corps, on creuse à la main, on arrête les machines et on dégage les gravats à la main », explique Mauro Bebini.
A Amatrice, la ville la plus touchée, encore 15 personnes sont portées disparues, probablement encore sous les décombres.