Sommet de Ventotene: l'Europe post-Brexit souhaite une nouvelle impulsion

Réunis à Ventotene, en Italie, François Hollande, Angela Merkel et Matteo Renzi ont affiché leur unité ce lundi 22 août autour de l'idée de donner à l'Europe l'impulsion nécessaire à une relance de sa construction, malgré les doutes nés du départ annoncé du Royaume-Uni.

Avec notre envoyée spéciale à Ventotene, Domitille Piron

Le mini-sommet européen de lundi n'avait qu'un seul message : donner une nouvelle impulsion à l’Europe. Le chef de l'Etat français et les chefs du gouvernement allemand et italien s'étaient donné rendez-vous ce 22 août au large de Naples, pour une journée tout en symboles.

Ils se sont d’abord recueillis sur la tombe d'Alberto Spinelli, considéré comme l’un des pères fondateurs de l’Europe, sur l’île de Ventotene, avant de tenir une conférence de presse à bord du Garibaldi, le navire amiral de l’opération Sophia pour la lutte contre les passeurs en Méditerranée.

« Construire l'avenir », « prendre ses responsabilités »

Matteo Renzi a d’abord rappelé l’importance symbolique de ce lieu pour l’Union européenne (UE), où un homme emprisonné, Altiero Spinelli a eu la capacité d’imaginer un avenir pour l’Europe à l'époque en guerre. Le président du Conseil italien a rappelé qu’après le Brexit, beaucoup pensait que l’Europe était finie. « Nous voulons aujourd’hui au contraire construire son avenir », a-t-il déclaré.

Pour François Hollande et ses homologues allemand et italien, cette Europe se construit à travers la sécurité intérieure et extérieure. Il est donc question d'un renforcement du contrôle aux frontières, une meilleure coopération pour le renseignement et des moyens supplémentaires pour la défense. Selon le président français, l’Union européenne a une exigence de prospérité et de sécurité. Il a également insisté sur le risque de dislocation et de repli sur soi, mais les grands pays de l’UE, dont la France, doivent « prendre leurs responsabilités ».

A son tour, la chancelière Angela Merkel a expliqué l’importance de ces rencontres pour préparer le sommet de Bratislava, le 16 septembre. « C'est une exigence que nous avons également pour les 60 ans du traité de Rome, l'année prochaine », a déclaré la chancelière allemande.

L'Europe « n'est pas le problème, mais la solution »

Les trois chefs d'Etat se sont également exprimés sur la question de l'immigration. François Hollande l'a évoqué sous l'angle de la sécurité et de la défense : « Nous voulons qu’il y ait davantage de moyens supplémentaires et de forces de projection, mais il n’y a pas que la défense pour assurer notre propre sécurité. Il y a aussi le développement. Et nous souhaitons, nous voulons que, vis-à-vis de l’Afrique, l’Europe puisse être davantage présente et nos pays doivent donner l’exemple à travers des mécanismes de financement. »

Le corps européen de garde-frontières sera renforcé et c'est sur la coopération qu'a voulu insister Angela Merkel. « Les garde-côtes européens ne peuvent pas à eux seuls veiller aux frontières extérieures, il faut coopérer avec les pays voisins, j'ai évoqué le Mali et le Niger, et la coopération avec la Turquie en matière de réfugiés est également une bonne chose. »

Enfin, l'autre priorité reste l'économie, car l’Europe « n’est pas encore l’endroit du monde le plus compétitif », a estimé Angela Merkel. La chancelière allemande et ses homologues européens parient sur le numérique et les nouvelles technologies pour relancer la croissance.

Matteo Renzi, le chef du gouvernement italien a eu le mot de la fin. Selon lui, l’Europe ne doit pas être vue comme le problème, mais bien comme la solution.

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