Le 27 juin dernier, quelques jours à peine après le référendum britannique, Matteo Renzi, Angela Merkel et François Hollande avaient souhaité, à Berlin, donner une nouvelle impulsion à l'Europe, après avoir échoué dans la tentative de convaincre les Britanniques de rester. Un axe Berlin-Rome-Paris est donc en train de se constituer afin de prendre la tête d’un mouvement de redynamisation d’une Europe bien essoufflée.
La rencontre tripartite de ce lundi en Italie doit préparer les décisions qui devraient être prises sur l'avenir de l'Union européenne (UE) lors du sommet des 27, le 16 septembre prochain, à Bratislava, en Slovaquie.
Trois priorités ont déjà été définies, précise notre envoyée spéciale à Ventotene, Domitille Piron. En premier lieu la sécurité intérieure et extérieure, avec le corps européen de garde frontière et la mise en place d’un dispositif d’information et d’autorisation d’entrée en Europe, similaire à ce qui existe aux Etats-Unis.
Deuxième priorité : le renforcement de l'économie européenne avec la question du rééquilibrage des conditions de concurrence à l'intérieur de l'Union par une meilleure harmonisation fiscale et sociale.
Et enfin, priorité à la jeunesse. « Sans une attention particulièrement envers les jeunes le projet européen ne perdurera pas » explique l’Elysée.
Trois axes de discussion et la volonté de rendre plus lisible l'Union Européenne mal comprise et dont l'image a été mise à mal, notamment en clarifiant le rôle et le fonctionnement des institutions, bien souvent mal compris des citoyens.
Ventontene, un lieu symbolique
Matteo Renzi a réussi à convaincre François Hollande et Angela Merkel de tenir ce mini-sommet sur le Brexit à Ventotene. Il s'agit d'un lieu hautement symbolique, à travers lequel il sera possible de mieux souligner la nécessité de relancer l’Union européenne, rappelle notre correspondante à Rome, Anne Le Nir.
Sous le régime fasciste, cette île, proche du golfe de Naples, a servi de lieu d’exil pour des centaines d’opposants. Parmi eux, Altiero Spinelli, un des auteurs du texte intitulé « Pour une Europe libre et unie », rédigé en 1941. A Ventotene, les trois principaux dirigeants de l’Europe se recueilleront d’ailleurs sur la tombe de cet homme, reconnu comme l’un des pères fondateurs de l’union politique européenne.
Resserrer les liens doit donc être le but de cette rencontre, sachant que Matteo Renzi prône une Europe avec moins d’austérité, qu’Angela Merkel défend la rigueur et que François Hollande insiste sur la sécurité et le projet d’une défense européenne.