Avec notre correspondant à Lviv, Sébastien Gobert
« Si l'escalade de la violence continue, nous serons forcés d'introduire la loi martiale et d'ordonner une nouvelle mobilisation générale. » Petro Porochenko a renoué avec son rôle de chef des armées, ce jeudi 18 août.
Le Kremlin accuse Kiev d'une tentative d'attaque terroriste en Crimée annexée et prévient qu'elle ne restera pas sans conséquence. Dans le Donbass en guerre, les violences meurtrières s'intensifient depuis des semaines. A Kiev, les services de renseignement dénoncent une concentration militaire russe aux frontières de l'Ukraine et prévoient une invasion imminente.
Renégocier les accords de Minsk
La plupart des analystes ne croient néanmoins pas à une offensive à grande échelle. Il s'agirait plutôt pour les belligérants de faire monter la tension d'un cran afin de renégocier les accords de paix de Minsk.
Petro Porochenko a aussi beau jeu de jouer aux chefs de guerre, alors qu'il est pointé du doigt à Kiev pour ses entraves à la lutte contre la corruption. La perspective d'un déchainement de violences est certes réelle. Mais toutes ces grandes manoeuvres sanglantes pourraient aussi n'être que des tactiques politiciennes de la guerre des nerfs entre l'Ukraine et la Russie.