Avec notre correspondante à Madrid, Diane Cambon
L’actuel Premier ministre par intérim, Mariano Rajoy, vient de franchir un pas vers la possibilité de former un gouvernement. En acceptant les six conditions du petit parti centriste, qui aspire à une rénovation de la démocratie espagnole, Rajoy s’assure le soutien des 32 députés de Ciudadanos au vote d’investiture.
Mais avec les voix du parti régional des Canaries, Mariano Rajoy devrait atteindre, au mieux, 170 voix le 30 août prochain lors du vote d'investiture. Encore trop peu pour une majorité absolue qui lui permettrait de former un gouvernement.
Cependant, le leader de la droite peut encore garder espoir. Pour une majorité simple, il suffirait que les socialistes du PSOE s'abstiennent. Pour l'instant, leur dirigeant, Pedro Sanchez, est catégorique : sa formation votera « non ». Mais certains députés socialistes pourraient quand même décider de s'abstenir.
Réformes
Et puis le leader de Ciudadanos, Albert Rivera, a mis la barre haute. Il demande à Rajoy une refonte de la loi électorale au profit des partis plus modestes, la levée de l’immunité parlementaire, mais aussi l’expulsion systématique des élus mis en examen.
Rajoy va devoir désormais s’exposer au périlleux exercice du débat d’investiture prévu le 30 août. La coalition de droite a besoin des six votes d’abstention du Parti socialiste pour former un gouvernement en minorité.
La balle est désormais dans le camp des socialistes. S’ils maintiennent leur « non » à l’investiture de Rajoy, les Espagnols devront alors se rendre pour la troisième fois aux urnes. La date du 25 décembre, en pleine fête de Noël, a été déjà été fixée.