Avec ce référendum, les opposants roumains au mariage pour tous, qui sont très liés à l'Eglise orthodoxe, veulent que la Constitution du pays ne définisse plus le mariage comme l'union « d'époux » ou de « partenaires », mais comme celle d'un homme et d'une femme.
Romanita Iordache est vice-présidente de l'association Accept, qui défend les droits des homosexuels. Elle dénonce ce possible référendum, mais aussi le fait qu'il puisse se tenir en même temps que les élections législatives : « Ce serait très dangereux parce que, pendant la campagne au lieu de parler de la politique du pays, on ne parlera que du mariage gay, et d'homosexualité. Ce serait un gros risque dans un pays qui est déjà homophobe », estime-t-elle.
Trois millions de personnes contre le mariage gay ont d'ailleurs déjà signé une pétition en faveur du référendum. Mais même si Romanita Iordache est consciente du climat homophobe qui règne dans son pays, elle doute qu'autant de personnes aient réellement signé cette pétition.
«On a eu des témoignages, qui disaient qu'il y a eu beaucoup de pression mise sur des professeurs dans des écoles religieuses notamment, pour obtenir des signatures pour la pétition. Et c'était aussi le cas pendant les messes dans les églises », affirme la militante.
Le mariage gay restera donc au cœur des débats en Roumanie dans les prochains mois. En septembre, la Cour constitutionnelle devra d'ailleurs aussi trancher dans l'affaire d'un couple gay uni en Belgique, qui veut que son mariage soit reconnu en Roumanie.