Le Royaume-Uni met depuis longtemps en avant son statut de nation insulaire « à part ». Les 27 chefs de la diplomatie européenne ont cette fois décidé de respecter cette revendication à la lettre en annulant un dîner informel prévu à vingt-huit, ce dimanche. Cette réunion devait aborder l'impact qu'aurait une sortie du Royaume-Uni sur la politique extérieure de l'Union et sur sa capacité à mettre sur pied des opérations militaires. Mais plusieurs capitales s'y sont opposées, jugeant que cela revenait à entamer des « négociations informelles » avec Londres avant même que son gouvernement ait formellement notifié l'UE de sa volonté d'en sortir.
A la place, Boris Johnson devait être reçu ce dimanche soir par la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini pour « un premier contact » lors d'un dîner privé. L'occasion pour l'ancien maire de Londres de tâter le terrain alors que sa nomination aux Affaires étrangères a laissé nombre de ses homologues sceptiques.
Précédé d'une réputation de « bouffon », de « menteur », voire de « raciste », Boris Johnson va devoir très vite faire ses preuves. Boris Johnson va devoir très vite faire ses preuves et ses collègues européens vont écouter ses vues sur les grands sujets internationaux comme la Syrie, la Libye, ou encore le processus de paix au Proche-Orient avec beaucoup d'intérêt, rapporte notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix.
Ce conseil des ministres se déroule dans un contexte particulier
L'ancien maire de Londres, tout d'abord, grand défenseur du Brexit, sera scruté par ses paires dans son nouveau costume de diplomate. La nomination de Boris Johnson a été trè critiquée, notamment par son homologue français.
Les ministres des Affaires étrangères commenceront par évoquer la Turquie. Les Etats européens comptent toujours sur Ankara pour endiguer le flux de migrants, rapporte notre correspondante à Bruxelles, Laxmi Lota.
L'UE a exprimé son soutien au gouvernement turc après la tentative de coup d'Etat, mais les dirigeants européens craignent une politique répressive du président Erdogan, ce qui pourrait remettre en cause l'accord conclu sur les migrants.
A la demande de Paris, les ministres aborderont aussi la lutte contre le terrorisme, après l’attentat de Nice qui a fait 84 morts jeudi 14 juillet. Selon un rapport du coordinateur européen pour la lutte antiterroriste, il existe encore trop de failles en matière d’échange de renseignements. Ces discussions se tiendront en présence du secrétaire d'Etat américain, John Kerry, actuellement en tournée en Europe.