« Je n'ai pas du tout d'inquiétude à l'égard de Boris Johnson, mais vous savez bien quel est son style, sa méthode », a réagi le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault après la nomination de son homologue britannique. Le chef de la diplomatie française a rappelé que le meneur des pro-Brexit avait « beaucoup menti aux Britanniques » pendant la campagne du référendum, « et maintenant c'est lui qui est au pied du mur », a déclaré Jean-Marc Ayrault, tout en ajoutant : « Au pied du mur pour défendre son pays, mais au pied du mur aussi pour que cette relation avec l'Europe soit claire ».
Pour Jean-Marc Ayrault, le choix de la nouvelle Première ministre britannique Theresa May de confier les Affaires étrangères à Boris Johnson est « révélateur de la crise politique britannique issue du vote pour le Brexit ».
La nomination de Johnson aux Affaires étrangères est « une blague »
En Allemagne, loin de tout langage diplomatique, la presse qualifie la nomination de Boris Johnson, de « blague », ou encore « d'humour britannique ». Et de rappeler en passant que Boris Johnson a comparé l'Union européenne à Hitler et a qualifié la candidate démocrate à la présidence américaine, Hillary Clinton, « d'infirmière sadique ».
La gauche politique allemande porte un jugement sévère sur la nomination de Boris Johnson. L'un des vice-présidents du SPD, qui fait partie de la coalition au pouvoir à Berlin et dont est issu le chef de la diplomatie allemande Frank Walter Steinmeier, déclare même que Theresa May « s'affaiblit » en prenant une telle décision. « Cela ne m’étonnerait pas si la Grande-Bretagne nommait bientôt Dracula au ministère de la Santé », a ironisé Rolf Mützenich, l’un des spécialistes des questions diplomatiques au SPD.