Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Theresa May avait promis une façon différente de gouverner. C'est donc sans état d'âme qu'elle a opéré une véritable purge en se débarrassant des proches alliés de David Cameron afin de promouvoir un certain nombre de femmes et de « brexiters ». Les membres de ce qu'on avait surnommé « le gang de Notting Hill », quartier huppé de Londres, à savoir Michael Gove, George Osborne ou encore Oliver Letwin, se retrouvent ainsi tous dehors.
Plusieurs ministères importants, comme l'Intérieur, l'Education, la Justice, le Développement international, ont été confiés à des femmes. Cette volonté de rétablir une certaine parité vaut à Andrea Leadsom, rivale de Theresa May dans la course à Downing Street, mais aussi championne de la sortie de l'UE, d'être promue à l'Environnement et aux Affaires rurales.
Cette nomination, comme celle d'un trio de « brexiters », dont Boris Johnson, aux ministères stratégiques des Affaires étrangères, du Commerce international et du Brexit, envoie un message clair aux Britanniques qui ont voté pour la sortie : Theresa May mènera bien à son terme le divorce avec l'Europe. Mais ce faisant, cette fine tacticienne jette en première ligne les pro-Brexit qu'elle met ainsi face à leurs responsabilités. La dirigeante assure du même coup ses arrières, car en cas de turbulences ou même d'échec, c'est à eux que les électeurs devront s'en prendre.