Royaume-Uni: les défis économiques de Theresa May

Exit David Cameron. C’est ce mercredi 13 juillet 2016 que la nouvelle dirigeante du Parti conservateur Theresa May prend ses fonctions de Premier ministre. Elle sera la seconde femme à occuper ce poste après Margaret Thatcher. Un défi majeur l’attend : négocier la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

Un défi de taille puisque les conséquences du Brexit se font déjà sentir. La note britannique a déjà été dégradée par deux agences de notation.

Depuis l’annonce du Brexit, la livre sterling n’en finit pas de se déprécier. Elle a perdu près de 15% de sa valeur face à l’euro et au dollar. Sans compter que près de 20% de l’activité de la City liée à l’euro va disparaitre, ce qui remet en jeu son statut de première place financière.

Le secteur de l’immobilier est en crise. Six fonds immobiliers ont suspendu leurs paiements. Le danger : un effet domino qui rattrape l'économie avec des conséquences quasi immédiates sur les investissements et le pouvoir d’achat des Britanniques.

Faire du Brexit un succès

Theresa May va devoir faire face à un risque de récession. Son objectif majeur : faire du Brexit un succès. Elle estime que le Royaume-Uni doit négocier « le meilleur accord » avec l’Union européenne, principal partenaire commercial.

C'est donc un défi économique majeur pour cette eurosceptique, qui a d’ores et déjà prévenu qu’elle ne comptait pas activer, avant la fin de l’année, l’article 50 du Traité de Lisbonne, qui lance le processus de sortie de l’UE.

Theresa May devra, également, réconcilier un pays coupé en deux. David Cameron restera comme l’artisan de l’austérité au Royaume-Uni. L’artisan également du retour à la croissance et de la baisse de l’inflation et du chômage. Fin 2015, le chômage est retombé à 5%, son niveau le plus bas depuis dix ans. Le déficit des finances publiques a, également, été divisé par deux, au prix de coupes budgétaires des services publics.

Une sévère austérité

Mais la politique d’austérité menée par David Cameron au cours des six dernières années a laissé des traces sur la population britannique. La réduction des prestations sociales (éducation, santé, etc.) s’est traduite par une baisse du pouvoir d’achat pour les plus pauvres et une hausse des inégalités.

Le chômage a, certes, baissé, mais le Royaume-Uni compte désormais de nombreux travailleurs pauvres et précaires, avec la multiplication du temps partiel et des contrats zéro-heure.

Un libéralisme économique d’ores et déjà critiqué par Theresa May qui a promis de travailler « pour construire un pays qui s’occupe de tous ses citoyens, pas d’une poignée de privilégiés ». Dans un discours prononcé le 11 juillet dernier, elle a défendu « le rôle de l’Etat » et « la protection des populations les plus vulnérables ». Un désaveu de la politique économique de David Cameron.

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