Les Brexiters s'inquiètent de la guerre de succession chez les conservateurs

La course à la succession de David Cameron se poursuit. Le ministre de la Justice Michael Gove a officialisé vendredi 1er juillet son plan pour le Brexit s'il est élu Premier ministre. Mais ses efforts ne parviennent pas à faire oublier l'énormité de son geste jeudi : fidèle lieutenant de Boris Johnson, l'ancien maire de Londres qui avait fait campagne pour le Brexit et était favori pour être le prochain Premier ministre, il a finalement décidé de se présenter lui aussi à la tête des conservateurs. Une trahison qui a obligé Boris Johnson à jeter l'éponge et qui laisse les Brexiters britanniques perplexes. Reportage à Romford.

Avec notre correspondante à Londres,  Muriel Delcroix

Dans les rues de cette petite ville en lointaine banlieue londonienne, les coups de théâtre et autres machinations à la Machiavel qui agitent Westminster sont accueillis avec cynisme et un sentiment de déjà-vu. « C'est la même histoire ! Ils se sont toujours poignardés dans le dos. Ils l'ont fait à Maggie Thatcher et ils recommencent aujourd'hui ! » lance un vieux monsieur habitant à Romford.

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L'assassinat politique de l'ex-Premier ministre Margaret Thatcher par ses collègues conservateurs dans les années 1990 avait valu au parti le sobriquet de « Nasty Party ».

Et les habitants de Romford, qui ont voté à 70% pour le Brexit, se désolent de la tournure des événements depuis le vote. « Poignarder Boris dans le dos, c'était une erreur, estime cette militante en faveur de la sortie de l’UE. Et maintenant on va les voir se crêper le chignon pour être le nouveau Premier ministre alors qu'ils devraient penser aux gens de ce pays plutôt qu'à leurs ambitions politiques. Ce qu'on veut nous, c'est voir le Brexit arriver le plus vite possible. Mais c'est le bazar en ce moment et c'est ridicule. »

Avec l'abandon de Boris Johnson, les Brexiters ont perdu leur figure de proue et leurs repères. Les autres candidats ne leur inspirent aucune confiance car ils craignent de voir leurs doléances oubliées dans la mêlée.

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