Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Dans les rues de cette petite ville en lointaine banlieue londonienne, les coups de théâtre et autres machinations à la Machiavel qui agitent Westminster sont accueillis avec cynisme et un sentiment de déjà-vu. « C'est la même histoire ! Ils se sont toujours poignardés dans le dos. Ils l'ont fait à Maggie Thatcher et ils recommencent aujourd'hui ! » lance un vieux monsieur habitant à Romford.
→ A (RE)LIRE : A la Une: Brexit, petits meurtres entre amis
L'assassinat politique de l'ex-Premier ministre Margaret Thatcher par ses collègues conservateurs dans les années 1990 avait valu au parti le sobriquet de « Nasty Party ».
Et les habitants de Romford, qui ont voté à 70% pour le Brexit, se désolent de la tournure des événements depuis le vote. « Poignarder Boris dans le dos, c'était une erreur, estime cette militante en faveur de la sortie de l’UE. Et maintenant on va les voir se crêper le chignon pour être le nouveau Premier ministre alors qu'ils devraient penser aux gens de ce pays plutôt qu'à leurs ambitions politiques. Ce qu'on veut nous, c'est voir le Brexit arriver le plus vite possible. Mais c'est le bazar en ce moment et c'est ridicule. »
Avec l'abandon de Boris Johnson, les Brexiters ont perdu leur figure de proue et leurs repères. Les autres candidats ne leur inspirent aucune confiance car ils craignent de voir leurs doléances oubliées dans la mêlée.