Avec notre correspondante à Mosocu, Muriel Pomponne
Moscou exigeait des excuses, le président Erdogan en a formulées. Certes, il s'agit de regrets et de condoléances adréssées à la famille du pilote tué, mais le Kremlin a bien voulu entendre l'expression « excusez-nous ». Pour le Kremlin, l'envoi d'un message à son homologue russe par le président Erdogan est « un pas tres important dans la normalisation des relations » entre la Russie et la Turquie.
Et le porte-parole de la présidence a annoncé pour ce mercredi une discussion téléphonique entre les deux chefs d'Etat « à l'initiative de la Russie » Toutefois, selon le communiqué du Kremlin, « les deux parties doivent encore faire beaucoup de pas supplémentaires pour se rapprocher ». Les Russes avaient en effet demandé des compensations, et les Turcs ont émis des propos contradictoires à ce sujet.
Mais le réchauffement était sans doute en cours depuis un moment, grâce à la médiation de l'Azerbaïdjan et du Kazakhstan. En effet, la semaine dernière, donc avant la lettre du président Erdogan, le ministre turc des Affaires étrangères était annoncé en Russie à l'occasion de la réunion de l'organisation de coopération de la mer Noire, le 1er juillet prochain. Chacun y trouve son compte. Alors que les deux pays ont des relations difficiles avec l'Union européenne et les Etats-Unis, Moscou et Ankara avaient tout intérêt à se rapprocher, sur le plan politique, et aussi économique.