Avec notre correspondante à Moscou, Veronika Dorman
La réaction de Moscou ne s'est pas fait attendre. Dès le début des hostilités, Vladimir Poutine a immédiatement appelé les parties à un cessez-le-feu. Le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a annoncé un déplacement imminent à Bakou alors que le Premier ministre Dimitri Medvedev se rendra à Erevan.
La Russie entretient le statu quo de la République sécessionniste depuis plus de 20 ans. Elle n'a aucun intérêt à ce que le conflit gelé se transforme en guerre ouverte. Le Kremlin a besoin de conserver de bonnes relations avec l'Arménie et l'Azerbaïdjan, qui est, entre autres, le principal fournisseur d'armes des deux pays. De cette zone, sous influence russe depuis deux siècles, dépend aussi la stabilité dans le Caucase du Nord russe.
En outre, en cas de confrontation massive, la Russie sera forcée de soutenir l'Arménie, dans le cadre de l'Organisation du traité de sécurité collective, tandis que l'Azerbaïdjan recevra l'appui de son allié historique, la Turquie. Bras de fer que Moscou veut éviter, soulignent les experts, car ses relations avec Ankara sont déjà suffisamment tendues.