■ Série de réunions pour les institutions européennes
Il va y avoir, dès aujourd’hui, le début d’une série de réunions. Les présidents des trois institutions européennes se réuniront à 10h30 : Jean-Claude Juncker (Commission européenne), Martin Schulz (Parlement européen), Donald Tusk (Conseil européen) et le Premier ministre néerlandais Mark Rutte. Ce dernier s'est dit déçu de la décision de la Grande-Bretagne de quitter l'UE, mais a estimé que le vote britannique devait être une « incitation pour réformer l'Union européenne ».
Le président du Parlement européen, Martin Schulz, veut maintenant penser à la suite. C’est un peu ce qui est dans la tête de tous les Européens ce matin. Comment réagir ? Comment éviter la réaction en chaîne ? C’est en tout cas cela que Martin Schulz veut évoquer avec la chancelière allemande, Angela Merkel.
Il y aura la semaine prochaine un sommet européen qui sera évidemment quasiment exclusivement consacré à cette question, une session plénière extraordinaire du Parlement européen la semaine prochaine, et dès lundi, une réunion des 28 commissaires européens pour évoquer la suite.
Le président du Conseil européen, Donald Tusk, estime que ces nouvelles négociations, qui auront lieu après, pourraient prendre jusqu’à cinq ans. Beaucoup, à part certains comme l’Espagne, pensent à un divorce peu amiable pour éviter la contagion et punir les Britanniques.
■ La déception des Européens
Cette victoire est un camouflet pour le Premier ministre David Cameron qui n'avait eu de cesse de rappeler durant la campagne,les dangers d'une sortie de l'Union européenne.
En France, François Hollande s'exprimera après une réunion ministérielle prévue à 9 heures (TU). Le président français avait lancé jusqu'au jour du référendum jeudi de multiples avertissements, estimant que « l'avenir de l'Union européenne » se jouait avec ce scrutin. Répondre à la défiance des peuples, c’est ce que va chercher à faire maintenant le président français François Hollande avec ses homologues européens. Il l’a dit jeudi : « Il faudra engager une relance de la construction européenne. »
Dans un communiqué, les députés européens socialistes ont estimé que la victoire annoncée du Brexit était « l'échec d'une Europe exclusivement dédiée au marché intérieur ». « L'heure doit être à la refondation pour renouer avec la vocation d'origine de l'Union, assurer la démocratie et le respect de valeurs, la prospérité, la liberté et la paix par la solidarité », écrivent-ils.
C'est une grande désillusion pour le ministre allemand des Affaires étrangères qui a déclaré que le résultat du référendum en Grande-Bretagne marquait « un jour triste pour l'Europe et la Grande-Bretagne », sur son compte Twitter. « Les nouvelles de ce matin en provenance de Grande-Bretagne sont une vraie désillusion. Il s'agit d'un jour triste pour l'Europe et la Grande-Bretagne », a ajouté Frank-Walter Steinmeier.
■ La joie des europhobes
Mais cette victoire est surtout un succès pour les europhobes. Dans une vidéo postée sur son compte Twitter, le leader de l'UKIP dit commencer « à rêver d'un Royaume-Uni indépendant », affirmant que ce sera « la victoire des vrais gens, des gens ordinaires ». Le partisan d’un Brexit a ajouté que le 23 juin entrera dans les livres d’histoire comme « notre jour d’indépendance ».
Sans surprise, la présidente du FN Marine Le Pen a salué une « victoire de la liberté » après le vote des Britanniques en faveur d'une sortie de l'Union européenne. La chef de file de l'extrême droite française a réclamé un référendum sur la sortie de l'Union européenne « en France et dans les pays de l'UE ».
Le député d'extrême droite néerlandais, Gerts Wilders, a réclamé un référendum sur la sortie de l’Europe des Pays-Bas.
Le candidat républicain à la présidentielle américaine Donald Trump, arrivé en Ecosse vendredi matin, a déclaré que le Brexit était « fantastique ».
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