Véronique Dallet est inquiète. Cette Française habite et travaille à Londres depuis plus de 20 ans mais elle ne sait pas quelle tournure prendra sa vie après ce 23 juin. Trentenaire très active, elle a fait toute sa carrière professionnelle dans le commerce au Royaume-Uni et n'a jamais envisagé de retourner en France.
« Ma situation en ce moment est un peu compliquée, confirme-t-elle. J’habite en Grande-Bretagne depuis près de vingt ans, j’ai une maison ici. Et je suis en recherche d’emploi. Pour un employeur en ce moment, employer une personne qui n’est pas britannique, c’est prendre le risque qu’après le Brexit, il faille faire beaucoup de dossiers administratifs pour un permis de travail. Au pire des cas, j’aurai soit l’option de prendre la nationalité britannique ou de repartir en France. »
L'incertitude demeure quant à l'avenir, la perte des aides sociales, la liberté de mouvement, mais c'est surtout l'impossibilité de voter qui est la plus difficile à avaler : « Il est question que je ne puisse pas voter. J’ai payé tous mes impôts ici. J’ai créé des opportunités de jobs en Angleterre. Et maintenant [alors que] c’est quand même un vote crucial pour mon avenir, on n’a pas le droit de faire valoir notre vote. »
Ils sont actuellement des milliers d'Européens expatriés en Grande-Bretagne à avoir fait une demande de passeport britannique, une démarche qui pourrait prendre de très longs mois avant d'aboutir.
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■ Une majorité d'Allemands opposés à la sortie du Royaume-Uni
En Allemagne, les responsables politiques dans leur ensemble plaident pour un maintien de la Grande-Bretagne au sein de l'UE comme les responsables des milieux économiques. Les sondages montrent aussi qu'une majorité d’Allemands souhaitent un échec du « Brexit ». Pour le politologue Daniela Schwarzer, du bureau allemand German Marshall Fund, cette sortie aurait aussi des conséquences sur l’économie allemande.