Avec notre bureau à Bruxelles,
Les trois plans d'aide et les quelque 220 milliards d'euros déboursés pour la Grèce n'ont pas permis d'éviter la tragédie grecque et le drame européen. C'est, en substance, le message de Jean Arthuis, eurodéputé français, qui rentre à peine d'Athènes. En six ans, constate-t-il, presque rien n'a changé. « Les projets de loi arrivent le soir et pratiquement, ils sont votés le lendemain parce qu’il faut répondre aux souhaits exprimés par les créanciers. Donc les textes sont votés à la sauvette et la plupart d’entre eux ne sont pas appliqués », déplore-t-il.
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Et les conséquences pour le pays sont terribles, rappelle le chef du groupe libéral au Parlement européen. Une croissance négative cette année, un taux de chômage de 25% et une dette qui s'envole à 180% du PIB. Pour Guy Verhofstadt, le troisième plan d'aide ne sortira pas les Grecs de la crise. « Le comble pour moi, c’est que les institutions le savent, le gouvernement grec le sait, mais ils aiment continuer leur pièce de théâtre. C’est-à-dire exiger des mesures, payer, et un gouvernement qui sait d’avance qu’il va recevoir l’argent mais qu’il ne va jamais réformer la Grèce profondément », regrette-t-il.
Il faut arrêter de taxer les classes moyennes et les PME, insiste-t-il. Il faut plutôt s'attaquer une bonne fois pour toutes au clientélisme et à la corruption qui empoisonnent le système politique grec, conclut-il.