La réunion a duré près de 11 heures mardi soir à Bruxelles. Des discussions marathons qui rappellent le plus fort de la crise. Mais des efforts qui ont payé puisque très tôt, ce mercredi matin, le ministre français des Finances, Michel Sapin, a confirmé qu'un accord avait été conclu par la zone euro sur le déblocage d'un nouveau prêt pour la Grèce.
La nouvelle tranche d'aide porte sur 10,3 milliards d'euros. Elle fera l’objet de plusieurs versements, dont le plus conséquent interviendra dans la seconde quinzaine de juin pour 7,5 milliards d’euros, rapporte notre bureau à Bruxelles.
Confiance renouée
Ces dernières semaines, Athènes avait mis les bouchées doubles pour arracher un accord : réformes des retraites et de l'impôt, hausse de la TVA, accélération des privatisations ou encore mise en place d'un mécanisme de coupes budgétaires automatiques en cas de dérapage à partir de 2018.
Selon Michel Sapin, ministre Français des Finances, c’est la preuve du retour de la confiance entre les Européens et le gouvernement grec et des efforts consentis par le pays. « Cet accord et l’ensemble des discussions entre nous ont souligné les efforts considérables, la confiance que l’on pouvait avoir dans le gouvernement grec aujourd’hui, sa capacité à mettre en œuvre, même lorsque c’est politiquement difficile, les réformes nécessaire. Et cet accord est d’abord un acte de confiance vis-à-vis de la Grèce d’aujourd’hui », a-t-il déclaré.
« Mesures progressives » pour alléger la dette
L'autre question sur laquelle les 19 ministres des Finances de la zone euro se sont penchés, c'est celle de la dette et de son allègement, qu'Athènes appelait de ses vœux. Mais jusqu'à présent, l'Allemagne notamment, était très réticente sur ce point et peu croyait à un accord.
L'Eurogroupe est finalement convenu mercredi d'une série de « mesures progressives » pour alléger la dette publique du pays, qui représente près de 180% du PIB grec. Dans la pratique, il n’y aura pas de réduction de la dette mais des mesures visant à réduire les taux d’intérêt payés par le gouvernement à ses bailleurs de fonds et d’éventuels délais pour les remboursements.
L'allègement de la dette était la condition exigée par le Fonds monétaire international (FMI) en échange de son soutien. Le chef de la mission du FMI en Grèce, Poul Thomsen, a donc confirmé ce mercredi la participation de l'institution à ce troisième plan d'aide à Athènes.