Avec notre correspondant à Kiev, Stéphane Siohan
En une seule journée, sept soldats ukrainiens tués, neuf autres blessés, c’est le pire bilan dans le Donbass depuis presque un an. Mardi 24 mai, de façon encore inexpliquée, les bombardements se sont soudain intensifiés, notamment près de la ville d’Avdiivka, et l’artillerie séparatiste a fait d’énormes dégâts dans les rangs ukrainiens.
Malgré des pourparlers difficiles, le conflit ne s’est jamais réellement éteint, les échanges d’artillerie continuent, de manière quotidienne, aggravant le bilan total de la guerre. En début de semaine, Petro Porochenko, en déplacement en Turquie, a déclaré que la guerre dans le Donbass avait désormais passé le cap des 10 000 morts et des 20 000 blessés.
Ce regain de tension intervient à un moment politique très particulier : lundi, les chefs d’Etat ukrainien, russe, allemand et français ont abordé au téléphone l’idée d’élections locales dans le Donbass cet été, des élections qui se dérouleraient dans le cadre légal ukrainien. Or la situation sécuritaire sur le terrain contredit la position des diplomates, il est en l’état illusoire de voir des élections se tenir alors que les armes continuent de parler, et de tuer.