Turquie: Binali Yildirim, un nouveau Premier ministre fidèle d'Erdogan

En Turquie, l'AKP, le parti au pouvoir, a tenu un congrès extraordinaire, ce dimanche 22 mai, pour valider la nomination de son nouveau dirigeant : Binali Yildirim. Un vote sans surprise puisque ce fidèle du président turc était le seul candidat en lice. Ce Congrès confirme ainsi la mainmise totale de Recep Tayyip Erdogan sur les instances politiques du pays. Ce dernier a d'ores et déjà demander à son nouveau Premier ministre de former un nouveau gouvernement.

Avec notre correspondant à IstanbulAlexandre Billette

Un discours en forme de serment d'allégeance au président Erdogan. Devant les délégués du parti au pouvoir, le nouveau chef de l'AKP, Binali Yildirim, a consacré en grande partie son discours au projet de Recep Tayyip Erdogan, de transformer la Turquie en régime présidentiel.

→ A (RE)LIRE : Turquie: Binali Yildirim, candidat unique pour devenir Premier ministre

C'est somme toute la raison pour laquelle Binali Yildirim, dévoué au président Erdogan, a été choisi par l'AKP pour remplacer Ahmet Davutoglu. Sa nomination à la tête du parti n'a fait aucun doute puisqu'il était le seul candidat ce dimanche. Il a été élu avec 96% des voix. Ce Congrès consacre donc la mainmise totale du président Erdogan sur son parti. Le Conseil exécutif de l'AKP a d'ailleurs été largement remanié et des proches d'Ahmet Davutoglu ont été écartés.

→ A (RE)ECOUTER : Turquie: Davutoglu annonce son départ, Erdogan consolide son pouvoir

Erdogan force le pas

Aussitôt élu à la tête du parti, Binali Yildirim a été nommé à la tête du gouvernement. Le président Erdogan ne semble pas vouloir perdre une minute et entend bien avoir un nouveau gouvernement aux affaires sans attendre. Celui-ci devrait être plus intransigeant sur les questions de politique intérieure, notamment sur la question kurde, mais aussi sur les relations avec l'Europe. Alors que l'ancien Premier ministre Ahmet Davutoglu jouait un rôle d'amortisseur, le nouveau Premier ministre devrait au contraire amplifier, ou du moins répercuter, les propos souvent intraitables du président Erdogan.

Un gouvernement qui aura aussi pour mission d'accélérer la mise en place d'un régime présidentiel qui implique une réforme constitutionnelle. Ce projet polarise déjà beaucoup la société turque alors que, selon les sondages, une majorité de citoyens est en désaccord avec ce changement.

 

Partager :