De notre envoyé spécial à Tbilissi, Régis Genté
Il y a tout juste 3 ans, le 17 mai 2013, une violente contre-manifestation lors de la Journée mondiale contre l’homophobie avait dégénéré. Une poignée de militants gay et lesbiens avaient été poursuivis dans les rues de Tbilissi par des centaines de personnes rassemblées à l’appel de l’Eglise orthodoxe nationale. Le patriarche de l’Eglise géorgienne, Elie II, en avait profité pour décréter que cette date serait désormais « Jour de la famille ».
Une initiative consacrée par l’organisation cette année à Tbilissi, lors du Xe Congrès mondial des familles, un rassemblement centré sur la lutte contre ce qui est appelé « la propagande LBGT ». Une lutte vécue comme une guerre par le père Josiah Trenham, venu de Californie : « Voilà l’essence du conflit mes amis : c’est LGBT contre JCIB, Judaïsme, Christianité, Islam, Bouddhisme. Ils veulent que les civilisations changent d’orientation, annihilant des millénaires de sagesse pour légitimer la sodomie en échange».
Le grand organisateur à Tbilissi de ce congrès est Levan Vassadzé, un riche homme d’affaires géorgien, promoteur infatigable d’un monde fondé sur les valeurs de l’orthodoxie chrétienne. Un positionnement idéologique qui résonne avec celui de la Russie de Vladimir Poutine. Dans la salle de Philharmonie de Tbilissi, outre les nombreux représentants d’associations américaines, on y rencontre aussi beaucoup de Russes ainsi que quelques politiciens de l’ex-URSS alignés sur les positions de Moscou, comme Igor Dodon, le chef du Parti socialiste de Moldavie.