Avec agences,
Dans le cru 2016 de l'Eurovision, il y avait bien sûr les tenues toujours plus kitsch de certains interprètes, la débauche d'effets lumineux, de chorégraphies étonnantes et la litanie entêtante des notes qui ont fait la célébrité du concours.
Mais ce qui restera peut-être dans les annales de cette édition qui se tenait à Stockholm, en Suède, c'est que le tatar, cette langue menacée de disparition, a résonné dans les postes de télévision de dizaines de millions de téléspectateurs européens.
D'une voix puissante, Jamala, originaire de Crimée, a interprété en anglais mais aussi en tatar donc, la chanson « 1944 », qui évoque la déportation des Tatars de Crimée par Joseph Staline. Un choix éminemment politique alors que le traumatisme a été ravivé en mars 2014 avec l'annexion de la péninsule ukrainienne par la Russie.
Une chanson que l'Ukrainienne de 32 ans a écrite grâce aux souvenirs de son arrière-grand-mère et qui lui a permis de gagner samedi soir le 61e concours de l'Eurovision. Le suspense a duré jusqu'au bout, mais l'Ukraine l'a finalement emportée devant l'Australie (2e) et la Russie (3e) représentée par Serguei Lazarev, pourtant donné favori par les bookmakers.
Le président ukrainien Petro Porochenko s'est empressé de saluer cette « incroyable victoire ».
Amir, le candidat qui représentait la France avec « J'ai cherché », n'a pas démérité. Il termine à la sixième place, meilleure performance hexagonale depuis 2002 derrière la Bulgarie (4e), et la Suède (5e).