Avec notre correspondante à Moscou, Veronika Dorman
La version qui a prévalu toute la journée de samedi est celle d’un affrontement armé entre des Russes originaires du Caucase du Nord et des émigrés d’Asie centrale.
Selon des témoins cités par les agences russes, des Tchétchènes et Daghestanais seraient arrivés sur les lieux munis d’armes à feu pour forcer les employés centre-asiatiques du cimetière à payer un impôt ou pour les déloger et prendre le contrôle du territoire, selon d’autres sources.
Les émigrés tadjiks et ouzbeks se sont défendus à coup de bâtons et barres de fer. Les mêmes témoins ont assuré que le rendez-vous entre les bandes rivales avait l’air planifié ou en tout cas attendu.
Le ministère de l’Intérieur a d’abord confirmé que les affrontements avaient éclaté entre les groupes ethniques à cause d’un différend sur le droit de travailler dans le cimetière. Les pompes funèbres sont en effet un business très lucratif. Mais en fin de journée, c’est une tout autre explication officielle qui a surgi.
La police décrit désormais des heurts entre le service de sécurité du cimetière et des migrants illégaux, qui ne sont pas des employés officiels, mais embauchés par des personnes privées pour s’occuper des tombes.
En tout, 400 personnes ont été impliquées dans la rixe, qui a fait trois morts, 26 blessés, et s’est soldée par 90 arrestations.