Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
C'est la revue scientifique New Scientist qui s'est émue la première de l'accord conclu entre trois hôpitaux publics et l'entreprise DeepMind, appartenant à Google et spécialisée dans l'intelligence artificielle.
Un partenariat qui n'a rien de secret : en février, la société avait annoncé travailler avec ces hôpitaux pour développer une application dédiée au traitement des maladies du foie. Mais le New Scientist s'est procuré un document qui montre que cet accord prévoit un champ d'action bien plus large.
DeepMind prépare en effet un programme capable d'évaluer le stade d'avancement de la maladie d'un patient avant même l'apparition des premiers symptômes et a besoin d'un accès très large aux dossiers médicaux.
Les défenseurs de la vie privée s'inquiètent, eux, de l'exploitation de données souvent très sensibles : résultats d'examens, indications d'overdose, ou encore avortements. D'où cette mise au point du NHS : les données utilisées par DeepMind ne permettent pas d'identifier les patients; leur transfert se fait de manière chiffrée c'est-à-dire sécurisée, elles ne sont pas stockées dans les locaux de DeepMind et doivent être effacées en septembre 2017.
La revue New Scientist elle-même a depuis concédé dans un éditorial que cette recherche soutenue par les médecins pouvait être extrêmement utile, mais devait être menée avec plus de transparence.