De notre correspondante à Bruxelles,
C'est une exposition inédite, qui réunit huit musées internationaux. On peut y voir 45 peintures, dessins et gravures en ligne. Certaines de ces œuvres n'ont pas voyagé depuis plus de 100 ans, à cause de leur fragilité.
Sur Internet, douze peintures sont désormais disponibles en ultra-haute résolution : c'est la technologie dite du gigapixel, c'est-à-dire que l'on peut zoomer dans le tableau et découvrir des détails jamais vus auparavant.
Exemple dans le tableau La Moisson. En arrière-plan, Bruegel a peint des moines en train de se baigner avec des jeunes femmes nues. C'est quelque chose que l'on ne peut pas voir à l'œil nu.
Idem dans La Chute d'Icare : en zoomant, on voit les plumes d'Icare qui flottent sur l'eau. Pour le directeur de l'Institut culturel de Google, c'est comme si le peintre avait pu imaginer un jour que de telles technologies permettraient d'aller plus loin dans son œuvre et découvrir ses secrets !
→ À relire : Google étend sa palette à la visite virtuelle des musées
Dans cette exposition, on peut également voir le chef-d'œuvre de Bruegel, La Chute des anges rebelles, « en réalité virtuelle ». Pour cela, il faut posséder une « Google Cardboard ».
Il s'agit d'une boîte en carton avec deux lentilles, dans laquelle on insère son téléphone portable. Reste alors à cliquer sur la vidéo du tableau, et l'on est ainsi comme projeté dans l'œuvre, à 360 degrés. Un peu comme dans un jeu vidéo, mais ici associé à l'art.
Pierre Caessa est gestionnaire de programme à l'Institut culturel de Google. Il évoque l'aspect audio de cette partie de l'exposition virtuelle : « Une voix vous guide dans le tableau, et explique par exemple que les ailes utilisées pour cette créature sont les ailes d'un papillon que Bruegel a vu dans un cabinet de curiosités. »
« On y voit des plumes d'Indiens, ajoute également Pierre Caessa. L'Amérique a été découverte il y a peu. » « Et après en avoir tant appris sur La Chute des anges rebelles, ajoute-t-il, le vrai plaisir, c'est de se rendre aux Musées royaux des beaux-arts a Bruxelles et de voir le tableau pour de vrai...»
→ Accéder à l'exposition en ligne :« Bruegel, chefs-d'œuvre invisibles »