C’est une gaffe, une vraie. Dans le jargon journalistique, on parle d’un « tour images » : les journalistes sont autorisés à filmer à condition de ne pas faire d’interview. Sauf que les caméras sont munies de micros, ce que semble ignorer David Cameron.
Celui-ci explique à la reine Elizabeth II qu’au sommet sur la corruption participeront les présidents de pays « extraordinairement corrompus » comme le Nigeria et l’Afghanistan. Le Premier ministre insiste : « Il s’agit probablement des pays les plus corrompus au monde. »
De son côté, l’archevêque de Cantorbéry, qui assiste à l’entretien, nuance les propos du chef du gouvernement. L’actuel président du Nigeria « n’est pas corrompu personnellement ».
Réagissant à la polémique dans un discours devant le Commonwealth, Muhammadu Buhari n’a pas l’intention d’exiger des excuses. Le président demande en revanche la restitution des avoirs nigérians illégalement investis au Royaume-Uni.
Transparency International, qui considère pourtant le Nigeria comme l’un des pays les plus corrompus au monde est monté au créneau. L’organisation défend le président Buhari, soulignant qu’il était effectivement déterminé à combattre la corruption. Comme un pied de nez, Transparency International ajoute que le Royaume-Uni n’est pas étranger à ce fléau, en ouvrant notamment ses portes aux fonds mal acquis.