La Marche des Vivants à Auschwitz, un devoir de mémoire intergénérationnel

Environ 10 000 personnes venues d'une quarantaine de pays se sont rassemblées jeudi 5 mai au camp d'extermination nazi d'Auschwitz-Birkenau en Pologne. Elles ont commémoré le million de victimes - en majorité juives - massacrées dans ce camp durant la Seconde Guerre mondiale. Les jeunes générations ont été encadrées par les survivants de l'Holocauste pour une leçon d'histoire grande nature.

Avec notre envoyé spécial à Auschwitz,  Damien Simonart

Enveloppés dans des drapeaux israéliens, des milliers de lycéens marchent au milieu des baraques en ruine dans l'immense camp d'extermination de Birkenau. Le long de la voie ferrée qui traverse le camp, ils déposent des petites pancartes avec le nom des membres de leur famille assassinés. Justine, une Canadienne de 16 ans, ne peut contenir ses larmes. « Mon arrière-grand-mère a été déportée ici, avec sa mère et sa fille, raconte-t-elle. Sa fille a survécu mais elle et sa mère ont été gazées à leur arrivée. Je n'ai jamais connu cette arrière-grand-mère, mais en venant ici, je sais qu'elle restera dans mon coeur et dans mes pensées pour toujours. »

Epaulée par deux jeunes hommes, Feiga, 81 ans, marche en racontant son histoire. A Auschwitz, elle a perdu sa grand-mère, sa tante et ses cousins. Elle-même a été déportée à l'âge de 10 ans à Stutthof dans le nord de la Pologne où elle a survécu avec sa mère. C'est la huitième fois qu'elle accompagne un groupe de jeunes à la Marche des Vivants. « Je veux qu'ils sachent que la haine tue. Je veux que chacun soit bon envers son prochain, peu importe que vous priiez dans une synagogue, dans une église ou dans une mosquée. Nous sommes tous les mêmes », implore-t-elle

Main dans la main, lycéens et survivants appellent à l'unité entre les peuples. Un message symbolique à l'heure où la Pologne, l'une des principales victimes de l'Holocauste, prend elle-même un virage nationaliste.

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