Turquie : la situation des journalistes inquiète

En Turquie, le Premier ministre Ahmet Davutoglu l'assure, aucun journaliste n'est emprisonné dans le pays en raison de son métier. Mais les inquiétudes sont nombreuses, non seulement pour les journalistes turcs, mais également étrangers. Reporters sans frontières (RSF) a classé le pays au 151e rang de son palmarès cette année et dénonce notamment l'autocensure de plus en plus fréquente, ainsi que les poursuites contre des journalistes pour « terrorisme » ou « insulte au président ».

Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette

C'est un paradoxe qui n'a pas manqué d'être relevé : la Turquie a conclu un accord avec l'Europe sur les réfugiés, alors que les atteintes à la liberté de la presse sont de plus en plus souvent pointées du doigt.

Can Dündar, le rédacteur en chef de Cumhurriyet, est toujours en procès et encourt une peine de prison pour espionnage. Les journaux proches de l'imam Gülen, ennemi intime du Président Erdogan, ont été repris par des administrateurs proches du pouvoir. Des médias kurdes ont été fermés pour leur proximité présumée avec le PKK, et enfin, dernier cas en date, deux journalistes ont été condamnés pour incitation à la haine, après avoir reproduit la Une de Charlie Hebdo représentant le prophète.

Cette ambiance lourde touche également les journalistes étrangers en poste en Turquie. Parmi eux, au moins cinq Syriens ont été tués dans la ville de Gaziantep ces derniers mois, selon toute vraisemblance par des jihadistes infiltrés du groupe Etat islamique.

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