Pacifiste convaincu, Naji Jerf a été tué par balle en plein jour dans une rue de la ville turque de Gaziantep. Le journaliste était un opposant au régime de Damas et avait à plusieurs reprises dénoncé les crimes de l'organisation Etat islamique. Il collaborait ainsi avec ungroupe de reporters qui répertorie secrètement les crimes jihadistes commis à Raqqa, la capitale autoproclamée du groupe terroriste. Il avait aussi tourné un documentaire sur les exactions de l'organisation commises dans la région d'Alep.
Iyad Kallas, cofondateur de Souriali (« la Syrie est à moi » en arabe), une radio syrienne basée à Bordeaux, connaissait Naji Jerf depuis deux ans. Il témoigne des dangers que le journaliste encourait. « Il était menacé plusieurs fois, en fait. Il était en train de se préparer pour venir en France. Avec la révolution, avec la guerre on est menacé tous les jours que ce soit en Syrie, à l’intérieur du pays ou en Turquie et notamment à Gaziantep, la ville où Naji Jerf a été assassiné. Plusieurs journalistes ont été assassinés depuis 2011 et au moins 30 journalistes sont portés disparus, soit détenus, soit kidnappés. La situation est de pire en pire, on est abandonnés. »
Pour l'instant, l'assassinat de ce journaliste de 38 ans, père de deux enfants, n'a pas été revendiqué. Mais sur les réseaux sociaux, plusieurs membres de l'organisation EI se sont félicités de la nouvelle.
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