C’est le meilleur résultat du FPÖ à une élection nationale depuis la Seconde Guerre mondiale, et l’extrême droite autrichienne peut désormais compter sur une redistribution des cartes dans le pays. Certes, le président en Autriche ne dispose pas habituellement de gros pouvoirs, mais il peut aussi théoriquement, notent les analystes, dissoudre le Parlement dans certaines circonstances.
Ce scrutin avait une valeur de test et c’est donc un terrible coup de bambou pour les partis traditionnels. Plombés par la question des réfugiés qui a empêché la constitution d’une grande coalition, ni le social-démocrate Rudolf Hundstorfer ni le conservateur chrétien Andreas Khol ne passent la barre du premier tour, les six millions d’électeurs autrichiens préférant visiblement choisir entre l’extrême droite et les Verts. Et c'est la candidate indépendante Irmgard Griss qui semble avoir rassemblé les voix du centre.
Irmgard Griss s’est fait connaître en présidant une commission d’enquête sur un scandale de corruption. Car comme dans d’autres pays voisins de l’Autriche, c’est aussi de l’usure des partis et d’une classe politique déconnectée des citoyens dont il a été question pendant la campagne. Le second tour de la présidentielle est prévu le 22 mai prochain.
Dans une première réaction à la télévision, Norbert Hofer s'est dit certain de pouvoir convaincre « beaucoup de personnes » de voter pour lui lors du second tour. « En tant que président, je m’occuperai de TOUS les Autrichiens. Ce qui ne veut pas dire que je renoncerais à mes convictions, a-t-il soutenu. Je défendrai toujours mes positions. Personne ne doit avoir peur de moi. C’est vrai, j’ai dit que les gens vont être surpris de ce qu’un président pourra décider et faire. Mais je l’ai dit dans un esprit positif. Car un président peut faire bouger beaucoup de choses. Il peut améliorer des choses. Il est élu au suffrage universel et doit donc son mandat à ses électeurs. Et moi, j’essaierai toujours bien veiller sur ce pays. »