Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, les deux grands partis traditionnels - les sociaux-démocrates et les conservateurs - pourraient être écartés de la tête de l'Etat. En effet, l'ancien patron des Verts Alexander Van der Bellen et le candidat du parti d’extrême droite, le FPÖ Norbert Hofer, caracolent en tête des sondages. Tous deux peuvent espérer accéder au second tour, le 22 mai. Les candidats des deux partis au pouvoir sont devancés également par une candidate indépendante, Irmgard Griss.
L'usure du pouvoir semble renforcée par le fait que les sociaux-démocrates et les conservateurs gouvernent ensemble depuis huit ans, faisant des Verts et du FPÖ les seules forces d'opposition. Selon des analystes autrichiens, cette usure s'est encore accentuée avec la crise des migrants et la hausse du chômage. Réduit d'ordinaire à un rôle protocolaire et moral, le président autrichien dispose en réalité de pouvoirs formels étendus : il est chef des armées, nomme le chancelier et peut dans certaines circonstances dissoudre le Parlement.