Migrants: les Etats balkaniques sur le qui-vive à Thessalonique

Depuis le début de la mise en œuvre de l’accord signé le mois dernier entre l’UE et la Turquie, les arrivées de migrants en Grèce ont nettement diminué, mais sans se tarir et les pays des Balkans restent en première ligne dans cette crise. C’est dans ce contexte que les ministres grec, albanais, bulgare et macédonien des Affaires étrangères et de l'Intérieur entament une réunion de deux jours à Thessalonique. Objectif : tenter de mieux coordonner les réponses.

Les 10 000 migrants massés à Idoméni, dans le nord de la Grèce, inquiètent la Macédoine voisine, mais aussi la Bulgarie. Ces deux pays ont mené des exercices de police communs ces dernières semaines. Sofia a déployé des troupes supplémentaires à sa frontière avec la Macédoine. Le mois dernier, 200 membres des forces de l’ordre bulgares avaient aussi été envoyés pour surveiller la frontière avec la Grèce.

De par sa position géographique, la Bulgarie fait face à une pression importante et craint de devenir un axe majeur de transit. Le pays partage 275 km de frontière terrestre avec la Turquie et a entrepris d'y prolonger sa clôture qui s’étend sur près de 100 km. Dans un pays où 60% de la population voit les migrants comme « une menace pour la sécurité nationale », les milices qui font la chasse aux migrants fleurissent.

Autre Etat qui redoute une arrivée massive de migrants depuis la fermeture de la frontière macédonienne : l’Albanie. Des caméras d'imagerie thermique ont été installées à la frontière avec la Grèce et des policiers italiens sont venus renforcer les effectifs albanais. Pas question de « laisser nos frontières grand ouvertes alors que les autres pays les ferment », a prévenu le Premier ministre Edi Rama, qui a toutefois précisé que son pays n’avait pas l'intention de « construire des murs ».

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