Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
Antoine Denevi a été interpellé à Rincon de la Victoria, près de Malaga, au cours d’une opération menée conjointement par les polices espagnole et française. Il a été inculpé ce mercredi pour trafic d’armes et appartenance à une organisation criminelle, avant d’être placé en détention provisoire.
Selon la police espagnole, cet homme de 27 ans originaire du Pas-de-Calais serait le responsable d'un réseau de trafic d'armes qui a approvisionné Amedy Coulibaly. L’auteur de la prise d’otages meurtrière de l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes et de l’assassinat d’une policière municipale était en possession d’un véritable arsenal de guerre : quatre pistolets Tokarev, deux kalachnikovs, un revolver, des détonateurs, des bâtons d'explosifs, mais aussi des faux papiers et de nombreuses données informatiques.
Tout porte à croire, disent les enquêteurs, que Denevi s'approvisionnait auprès de groupes serbes et monténégrins spécialisés dans la vente d'armes. Lui a servi d'entremetteur décisif entre les trafiquants et Coulibaly, le hijadiste meurtrier.
Ce mercredi devant le juge à Madrid, Antoine Denevi a cependant nié avoir vendu des armes à des jihadistes. Une source judiciaire française a par ailleurs indiqué à l'AFP que le mandat d'arrêt international qui le visait n'était en aucun cas en lien avec les attentats de janvier à Paris. « Le juge d'instruction a émis un mandat d'arrêt international pour infractions à la législation sur les armes. C'est en exécution de ce mandat qu'il a donc été interpellé », précise le parquet de Lille.
L’enquête menée sous la direction du tribunal de grande instance de Lille a déterminé qu’Antoine Denevi avait quitté la France quelques semaines après les attentats de janvier 2015. Il s’était rendu à Malaga où il se cachait sous une fausse identité et où, selon la police espagnole, il poursuivait des activités illicites. Malaga est le lieu de résidence assez connu de grands délinquants, qu'ils soient italiens, russes ou albanais.