Dès 2010, les frères Kouachi et Amedy Coulibaly sont repérés, les services de renseignements découvrent que, séparément, ils rendent régulièrement visite à Djamel Beghal, une figure du jihadisme français.
Mais c'est en décembre 2011 que les services font une découverte lourde de sens a posteriori. Chérif Kouachi contacte régulièrement un certain Peter Chérif. L'homme est connu des renseignements. Comme le frère Kouachi, il a été impliqué dans ce qu'on appelle le dossier de la filière des Buttes-Chaumont, il est parti en 2011 rejoindre les rangs d'al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), au nom duquel justement les frères Kouachi vont revendiquer la tuerie de Charlie Hebdo.
Dès lors, en 2012, les services considèrent les deux frères comme dangereux : Chérif est même placé sur la liste des objectifs prioritaires. Mais voilà, c'est également à partir de ce moment que les trois hommes décident de se faire plus discrets, jusqu'en 2013, où pour la première fois ils se rencontrent.
Aujourd'hui, les enquêteurs suspectent Amedy Coulibaly d'avoir fourni leurs armes aux deux frères. Mais contrairement aux Kouachi, dont la dangerosité a été très vite repérée, l'auteur de l'attaque de l'Hyper Casher n'a jamais été considéré comme tel.
Jusqu'au bout, on l'a vu comme un petit délinquant, un second couteau, manquant ainsi la chance de faire la connexion entre ses plans et ceux des frères Kouachi.