«Panama Papers»: le nom du CICR usurpé pour cacher de l’argent sale

Les révélations des « Panama Papers » amènent encore leur lot de rebondissement. Un autre nom est apparu : celui du CICR. Mais selon le journal suisse Le Matin, l'ONG est victime des pratiques du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca.

Non, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) n'est pas lié à une société offshore créée via Mossack Fonseca. Ou du moins, pas volontairement. Selon une enquête du journal suisse Le Matin Dimanche, le cabinet a désigné le CICR comme bénéficiaire de deux fondations. Des fondations qui permettent de cacher la véritable identité des propriétaires d'une société offshore. Et ces propriétaires étaient d'autant mieux protégés qu'ils bénéficiaient de l'aura de l'ONG.

En prenant connaissance de cette enquête, le CICRa fait part de sa surprise. Claire Kaplun, une de ses porte-parole, précise que l'organisation n'a jamais reçu d'argent de Mossack Fonseca, elle s'inquiète surtout des conséquences sur le terrain.

« Ce qui nous inquiète le plus, c'est que nous travaillons dans des zones de conflits sans arme ni escorte armée pour nous protéger, souligne la porte-parole de l'ONG. Notre seule protection, c'est notre nom et sa réputation. C'est aussi la confiance que les belligérants lui donnent. Donc, être associées à des affaires douteuses ou à de l'argent, ou quoique ce soit, c'est une menace sérieuse pour notre renommée et donc pour la vie de nos collègues sur le terrain.»

Le CICR craint en particulier d'être involontairement associé à une structure appartenant à une faction en guerre. Et son président, Peter Maurer, promet de tout faire pour mettre fin à cette utilisation du nom de l'ONG.

Le World Wide Fund (WWF) aurait été victime du même genre d'usurpation.

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