Il se nomme Sigurdur Ingi Johannsson, il est âgé de 53 ans, et il y a encore quelques jours il n'imaginait pas une seconde être appelé à la tête du gouvernement islandais. En moins de 48 heures, c'est pourtant lui que le parti au pouvoir à Reykjavik a désigné pour tenter de répondre à la fureur suscitée par l'affaire des « Panama Papers ».
Mais sa nomination, bien loin de calmer les esprits, n'a fait qu'aviver la colère d'une grande partie de la population islandaise. Johannsson est en effet considéré comme un homme du sérail, l'un des représentants de cette classe politique islandaise accusée d'avoir fermé les yeux sur les excès du secteur financier.
Fin mars, un sondage lui accordait seulement 3% d'opinions favorables. Autre handicap : le maintien à son poste du ministre des Finances, dont le nom apparait également dans l'affaire des « Panama Papers ». Dans ces conditions, il sera sans doute très difficile au nouveau chef du gouvernement islandais de maintenir le calendrier fixé par son parti et de repousser jusqu'à l'automne des élections anticipées, que de nombreux manifestants réclament dès aujourd’hui.
Dans la rue, comme dans les sondages, c'est désormais le Parti Pirate qui semble avoir les faveurs des Islandais. Un parti militant pour la transparence de la vie publique, pour la démocratie directe, et pour la lutte contre la corruption.
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