Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette
Recep Tayyip Erdogan persiste et signe : pas question de négocier avec les rebelles du PKK pour mettre fin au conflit dans le sud-est du pays. Le président turc se dit prêt à prendre toutes les mesures nécessaires pour éradiquer le mouvement kurde, y compris la déchéance de la nationalité.
L’annonce a été faite devant un parterre d'avocats : « Ces gens ne méritent pas de vivre avec nous », a déclaré le président turc, en évoquant des traîtres à la nation.
« Partisans déguisés »
Cette déclaration inquiète et rappelle les années suivant le coup d'Etat militaire de 1980, quand des militants d'extrême-gauche avaient été déchus de leur nationalité. Surtout que le président Erdogan vise non seulement d'éventuels coupables d'actes terroristes, mais tous ceux qu'il qualifie de « complices » et des « partisans déguisés » en intellectuels.
Cette définition très large vise depuis quelques mois des défenseurs des droits de l'homme, des avocats, des journalistes, des universitaires qui ont signé une pétition pour la paix. Un geste suffisant aux yeux du président turc pour être coupable de complicité de terrorisme.