Une corde est tendue au dessus de la rivière, entre la berge macédonienne et la berge grecque. Une grande partie de l'après-midi de lundi, des centaines de réfugiés venant du camp d'Idomeni, femmes et vieillards aidés par les plus jeunes, enfants sur les épaules d'adultes, sont parvenus à entrer en Macédoine, agrippés à la corde. L'eau est glacée et certains pleurent de fatigue, mais tout le monde passe, rapporte notre correspondant à Belgrade, Laurent Rouy.
Il y a quelques jours au même endroit deux femmes et un homme avaient péri noyés. La police grecque, débordée, n'empêche pas les migrants de traverser la rivière. Le mince cordon de police a été incapable d'arrêter les migrants déterminés et psychologiquement à bout, après des jours de campement sur un terrain boueux et sans conditions d'hygiène élémentaire, dans le camp d'Idomeni, côté grec, alors que la frontière macédonienne est fermée depuis lundi dernier.
Côté macédonien, la réaction des autorités n'a pas été immédiate, puisque la colonne de réfugiés a pu se rassembler et prendre la route en direction du village de Moin. Mais au bout de deux kilomètres, les réfugiés ont été encerclés par l'armée. Une partie d'entre eux aurait déjà été renvoyée de force en Grèce.