Migrants: Angela Merkel d'accord avec elle-même

Angela Merkel distille soigneusement ses rares apparitions télévisées. Hier soir, elle participait au talk-show télévisé de la chaîne de télévision publique ARD, entièrement consacré à la crise des réfugiés. La chancelière a défendu sa politique d'accueil des réfugiés. L'Union européenne ne peut pas laisser la Grèce « plonger dans le chaos » face à l'afflux de réfugiés, a martelé dimanche la chancelière Angela Merkel, des milliers de migrants étant bloqués en territoire grec après la fermeture de frontières à travers les Balkans. 

« Pouvez-vous sérieusement croire que les pays de l'Euro ont combattu jusqu'au bout pour que la Grèce reste dans l'Euro (...) pour qu'un an plus tard, au final, on laisse pour ainsi dire la Grèce plonger dans le chaos ? », a lancé Angela Merkel, tout en ajoutant : « Mon foutu devoir et mon obligation est que cette Europe trouve un chemin ensemble ».

« Je trouve qu'on ne peut pas agir de sorte que nous abandonnions la Grèce. C'est pourquoi nous allons lundi prochain (7 mars, date du sommet de l'UE) discuter de comment nous allons rétablir le système Schengen pas à pas avec la Grèce », a déclaré Angela Merkel, soulignant être en contact régulier avec le Premier ministre grec Alexis Tsipras.

Pas de « plan B » à l'accord conclu entre l'UE et la Turquie pour réduire l'afflux de migrants

Angela Merkel maintient le cap. Recherche d'une solution européenne avec la Turquie dans la crise des réfugiés, condamnation de la fermeture des frontières dans les Balkans, la chancelière a prié les Allemands de lui faire confiance et de faire preuve de patience, rapporte notre correspondante à Berlin, Nathalie Versieux. « Je n'ai pas de plan B », a-t-elle répété à plusieurs reprises, alors que de plus en plus d'Allemands réclament, à leur tour, la fermeture des frontières.

Pour les observateurs, la chose est entendue, Angela Merkel a, bien sûr, un plan B. Le gouvernement envisagerait de fermer les frontières, mais il n'est pas question d'aborder le sujet avant les élections régionales du 13 mars dans trois Länder du pays, de peur d'être accusé d'opportunisme.

La chancelière a condamné, dimanche soir, tant les violences d'extrême droite que les agressions sexuelles du Nouvel An à Cologne. Son discours est devenu nettement plus répressif depuis que sa cote de popularité est en baisse.

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