Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette
Le président Erdogan n'est pas d'accord avec la décision de la Cour constitutionnelle et il l'affirme haut et fort : il « ne respecte pas » le choix des juges de libérer les deux journalistes du quotidien Cumhuriyet en attente de leur procès ; la liberté de la presse n'est pas infinie, a encore dit le président turc.
Des commentaires qui ont suscité la colère de l'opposition : c'est une « honte » pour la république, une « tentative de coup d'Etat », selon certains députés.
La Cour constitutionnelle est l'une des rares institutions à ne pas être totalement sous le contrôle de la présidence, elle avait notamment levé l'interdiction de Twitter mis en place par les autorités en 2014.
Désormais Recep Tayyip Erdogan affirme qu'il « n'obéira pas » à la décision de la Cour, sans plus de précisions. Can Dündar, lui, multiplie les interventions depuis sa libération, en publiant notamment une lettre où il « remercie » le président Erdogan de lui avoir offert une tribune inespérée pour dénoncer l'autoritarisme croissant du pouvoir turc.