Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet
Vous devrez mettre fin aux contrôles si vous ne nous envoyez pas une notification officielle, voilà ce qu’écrit le commissaire européen chargé de la Migration au ministre belge de l’Intérieur. Le commissaire Dimitris Avramopoulos rappelle au gouvernement fédéral belge que même si le rétablissement de contrôles aux frontières est possible, il ne peut durer plus de dix jours si le pays n’a pas prévenu un mois à l’avance. Or la Belgique l’a fait du jour au lendemain.
Il faut par ailleurs que la Belgique explique « la nature de la menace sérieuse à la politique publique et à la sécurité intérieure » qui justifie les contrôles et qu’elle fournisse des chiffres ou des informations démontrant sa nécessité. Après les remontrances de son homologue français Bernard Cazeneuve, le ministre belge de l’Intérieur Jan Jambon avait pourtant assuré que tout avait été fait dans les règles et il va maintenant devoir s’expliquer devant la Commission où il est attendu lundi.
C’est une fausse note de plus dans l’immense cacophonie européenne sur la question des migrants où chacun prend ses décisions en ordre dispersé. En témoignent les filtrages imposés par les pays des Balkans. Et les instances de l’UE ont beau avertir du risque de désastre pour l’Europe, peu de pays en tiennent compte, car les règles européennes de l’asile et de la migration sont contradictoires.