La gestion de l'arrivée des migrants en Grèce se militarise

La Grèce est prête à accueillir les réfugiés. C'est ce qui ressort de l'intervention du ministre grec de la Défense, Panos Kammenos, ce 16 février 2016. Une réponse à l'ultimatum lancé vendredi dernier par l'Union européenne à la Grèce. D'ici trois mois, elle devra mieux gérer sa frontière, sinon elle risque une sortie temporaire de l'espace de libre circulation Schengen. Dans un rapport récent, la Commission européenne parlait de «sérieuses défaillances». Depuis, l'armée a été mise à contribution pour accélérer les choses,

De notre correspondante en Grèce, Charlotte Stiévenard

Lors de la conférence de presse du ministre grec de la Défense, l'accent a été mis sur la coopération renforcée entre les différents ministères, notamment ceux de la protection du citoyen ou celui des transports. L'armée, elle, est surtout chargée de la construction des camps et des centres d'enregistrement et de sélection des migrants. Pour le ministre de la défense Panos Kammenos, la Grèce remplit ses obligations : « On a beaucoup travaillé. C'était mission impossible pour l'armée et le ministère de la Défense. On est prêts. Quatre sur cinq hotspots. Le cinquième, dans dix jours, il va être prêt ». 

Au centre de l'attention également, l'arrivée des bateaux de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord en mer Egée. Ils seront chargés de surveiller et de stopper les réseaux de passeurs, mais aussi de ramener les réfugiés et migrants arrêtés dans les eaux turques en Turquie. Pour ceux qui seront arrêtés dans les eaux grecques, il y aura une sélection à terre côté grec, explique Panos Kammenos : « S'ils sont des réfugiés, ils vont passer par les hotspots, on va les enregistrer. Ils vont continuer (sur) la route européenne. S'ils sont des immigrés économiques qui ne sont pas des réfugiés, ils vont être renvoyés en Turquie, avec la responsabilité de l'OTAN ».

Désormais, selon les différents ministres présents, la balle est dans le camp de l'Union européenne. La question devrait être discutée lors du sommet des chefs d'Etats européens ce jeudi 16 février. « Exclure la Grèce de l'espace Schengen ne résoudra aucun de nos problèmes », a expliqué pour sa part le président du Conseil européen,
Donald Tusk à Athènes ce mardi matin.

Partager :