Avec notre bureau de Bruxelles,
La chancelière allemande, Angela Merkel, et son ministre de la Défense, Ursula von der Leyen, ont donc remporté cette manche. L’Otan mettra bien ses moyens navals et aériens à l’appui des Européens dans leur lutte contre les passeurs de migrants et contre l’immigration sauvage entre la côte turque et les îles grecques. En dépit de fortes réticences de la Grèce, un accord a été trouvé en ce sens ce jeudi 11 février.
Militairement, cela assure un renfort quasi immédiat des forces en mer Egée. Politiquement, cela implique assez astucieusement les Américains et les Turcs dans l’opération. Ainsi, l’Otan freinera l’isolationnisme croissant de Washington, tout en obligeant Ankara à mettre une sourdine à ses déclarations successives et contradictoires quand elles ne sont pas franchement matamoresques.
La rapidité avec laquelle cet accord a pu être conclu à l’Otan contraste avec les atermoiements des pays membres de l’Union européenne. Cela s’explique notamment par le fait que depuis près de cinq ans, l’Alliance atlantique conduit en Méditerranée un déploiement aéronaval qui, avec discrétion et efficacité, assure une forme de police en haute mer.